Carcassonne et Lastours (Aude)

Samedi 26 Novembre 2016
Section Rando
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Cité de Carcassonne
La météo du jour est assez grise à notre arrivée sur les bords de l'Aude, mais le temps restera sec toute la journée.

Nous empruntons le pont vieux pour quitter la bastide Saint Louis et se diriger vers le pied des remparts de la cité.
Arrivé sous l'impossante silhouète du chateau comtal, nous délaissons les entrées traditionnelles pour se faufiller dans les douves de la cité et emprunter un passage dérobé au pied de la barbacane Notre Dame, élément de défense du rempart extérieur datant de la fin du XIII° siècle.
Nous débouchons dans les Lices basses, face à la porte de Rodez, entrée de l'enceinte intérieure datant de l'époque Gallo-romaine et plusieurs fois remaniée.
On remarquera l'aspect caractéristique des tours de l'époque Gallo-romaine : en fer à cheval, arrondie à l'extérieur et droite coté intérieur à l'enceinte.
Les Lices basses nous font passer sous le chateau comtal.
Cette zone de défense entre les deux lignes de fortifications devait être vide pour éviter que l'ennemi ne puisse s'y dissimuler. Pourtant, au fil du temps les habitants les moins aisés sont venus s'y installer, adossant leurs maisons de fortune aux remparts. Ses habitations étaient encore là au XIX° siècle.
Cette partie des Lices nous permet de voir les différentes époques de constructions : au pied des rempart, de gros blocs qui ont été rajoutés au XIII° siècle. Il faut savoir qu'avant la construction de l'enceinte extérieure, les Lices n'étaient pas nivellées. Lorsque ces travaux ont été entrepris, il a fallu renforcer le pied des murailles qui ne reposaient plus sur rien par de gros blocs de pierre.
Au-dessus, nous apercevons des rangées de moellons plus ou moins réguliers qui sont un vestige de l'enceinte Gallo-romaine.
Encore au-dessus des blocs réguliers intercalés avec des briques de terre cuite qui datent des modifications faites par Saint Louis après la prise de la cité lors de la croisade contre les albigeois au XIII° siècle.
Les murs à bossage sont plus récents et datent de l'apparition de l'artillerie vers le XV° siècle. Les "bosses" des blocs de pierre étaient destinées à dévier les boulets de canons. Les créneaux qui coiffent les remparts datent de la restauration du XIX° siècle par Viollet-le-duc.
Nous arrivons ensuite à la porte d'Aude.
Entrée de la Cité donnant accès au chateau Comtal, elle a une importance capitale et présente de nombreux systèmes défensifs sophistiqués.
La rampe d'accès est composée de plusieurs paliers, pour éviter l'utilisation de béliers par l'assaillant.
Elle est flanquée de plusieurs portes équipées de herses.
Une fois parvenu à franchir ses herses, l'ennemi se trouvait devant deux énormes portes en chêne, dont on voit les emplacements sur la photo en haut à droite. Ce leurre représentait un coût en vie humaine très important pour un assaillant obligé de fracturer les lourdes portes à la hâche sous les tirs de flèches des défenseurs.
Pour finir, une rampe en escalier mène vers la vraie porte, d'origine wisigothe, donnant accès à la cité.
Ce système était d'une redoutable efficacité. D'ailleurs la cité ne fut jamais prise: Les seigneurs de Trencavel ont préféré la céder aux croisés le 15 Aout 1209 en échanges de la vie sauve des habitants.
Une fois la porte d'Aude passée, nous empruntons les Lices Hautes.
Cette partie est plus ancienne. Si l'enceinte extérieure date de la fin du XIII° siècle, comme pour les Lices basses, les remparts intérieurs datent de Phillippe III le hardi (fin XII°-debut XIV°) qui souhaitait réparer les anciens remparts.
A cette époque la porte Saint Nazaire est renforcée. Nous empruntons cette porte pour entrer dans la cité.
Dès l'entrée dans la cité, nous tombons sur l'impossante basilique Saint Nazaire et Saint Celse.
A l'origine église romane dont il ne reste que la crypte, elle devient cathédrale au XI° siècle.
Largement remaniée au XII° siècle, elle fut surtout restaurée et modifiée par Viollet-le-duc au XIX° siècle.
On reconnait d'ailleurs le goût de l'atchitecte pour les gargouilles sculptées. Il faut rappeller que c'est le même Viollet-le-duc qui restaura Notre Dame de Paris.
Et comme un cadastreux reste toujours un cadastreux : voici un petit détail sur un pilier droit de l'entrée de la basilique.
Il s'agit d'une plaque des ponts et chaussées indiquant l'altitude du dessus de la plaque par rapport au marégraphe de Marseille : ici 148 mètres.
Le Nivellement Général de la France a été fait à Carcassonne de Novembre 1862 à Janvier 1863, mais les repéres utilisés à l'époque étaient ceux, généralement ronds, que l'on retrouve encore de nos jours sur nos églises, ponts...
Cette plaque ressemble plutôt à celles utilisées par le baron Haussmann lors des travaux d'embellissement de Paris à partir de 1852.
Mon hypothèse est que cette plaque doit correspondre à un nivellement commander par Viollet-le-duc en vue des travaux sur la basilique puis sur toute la cité. Ces travaux ayant débuter en 1845, je pense que cette plaque date de cette époque.
Si quelqu'un possède des infos là-dessus, je suis preneur !
Nous pouvons ensuite flaner dans les ruelles de la cité.
Aujourd'hui occupées essenciellement par des artistes, artisants ou restaurants, les habitations ont gardé leur aspect médiéval.
Chaque place comporte un puits : plus qu'un élément de décoration, ses puits permettaient à la population de faire face a de très longs sièges.
Nous arrivons alors à la porte Narbonnaise.
Entrée principale de la cité, située au Sud, elle est gardée par deux tours "a becs" afin de dévier les boulets de canons.
A l'origine cet emplacement était occupé par le chateau Narbonnais tenu par le seigneur de Termes.
Ici, les toits en ardoise de Viollet-le-duc ont été remplacés par des tuiles plus traditionnelles.
Autre controverse sur la restauration de Viollet-le-duc : le pont-levis fortifié qui est une invention de l'architecte.
A noter que, malgré les libertés prises par Viollet-le-duc, on lui doit tout de même d'avoir sauver la cité.
A l'entrée du pont-levis, une statue représentant Dame Carcas qui, d'après la légende, aurait donné son nom à la cité.
Avant de quitter la cité, nous passons par le Chateau Comtal.
Bâti au XII° siècle pour remplacer le chateau Narbonnais, il est transfomé en véritable forterresse à l'intérieur de la cité au XIII° siècle.
Le chateau est accolé à la tour Pinte (photo du bas), tour carré d'origine wisigothe, qui est la plus haute de la cité. L'enceinte du chateau comporte neuf tours et le chemin de ronde a retrouver ses hourds en bois restaurés par Viollet-le-duc.
Aujourd'hui, les douves du chateau accueillent des jardins médiévaux.
Il est alors temps de retraverser l'Aude par un pont plus modeste et d'aller déguster un cassoulet réputé à la brasserie du Dôme.
Chateaux de Lastours
Après un bon repas, nous remontons la vallée de l'Orbiel pour reprendre la marche à Lastours.
Le village est surmonté des vestiges de quatre chateaux ou plutôt de tours fortifiées dont trois ont été construites par des seigneurs Cathares.
A l'origine simple tours de guet, elles ont été amménagées pour accueillir les seigneurs de Cabaret qui donneront leur nom à cette région : le Cabardès.
Arrivés sur les hauteurs, près du village de Salsigne, nous apercevons un vestige du passé industriel de la région.
D'abord exploité à ciel ouvert par les romains pour extraire du cuivre et du plomb, puis du fer et de l'argent plus tard, le site accueille une mine d'or au XIX° siècle dont il reste un puits de forage.
Toute la colline est marquée par cette exploitation et est dèsormais occupée par une ferme solaire.
Depuis les hauteurs la vue sur la plaine Carcassonnaise et les pyrénées est à couper le souffle, comme le vent violent de ce jour...
Jour qui tombe rapidement sous un ciel couvert et c'est de nuit que nous retrouvons les véhicules avant de rentrer sur Toulouse.
photos sur une ou deux colonnes
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ch'ui paumé !!!