Martine Tartu, adhérente de l'ATSCAF FINISTERE a remporté cette année le Prix "coup de cœur" du jury pour sa poésie "Les pieds sur terre" décerné par la Fédération. Elle nous a fait l'honneur d'une visite en ce mois d'août et nous avons pu lui poser quelques questions. Nous vous engageons à lire son très beau texte qui figure ci-dessous et qui parle de quête, de voyage et de liberté.

Comment as-tu connu le concours de l’ATSCAF Fédérale ? Est-ce ta première participation ? Non, j’ai déjà participé et remporté le concours en 2018. J’avais écrit une nouvelle et une poésie, sur les conseils d’une amie, Madame Nicole LAFRANCHI, qui résidait à la Réunion. Pour cette événement, j'ai eu le plaisir de rencontrer Lucienne Pencréac'h, brestoise comme moi, qui a remporté le Prix de la Nouvelle plusieurs fois pour l'ATSCAF FINISTERE. 

 Quelle inspiration t’a permis d’écrire ce poème « Les pieds sur terre...»J’ai toujours aimé écrire, J’aime la solitude, les paysages, les voyages. Je me concentre sur mes impressions et mes inspiration. Je préfère quand le sujet est imposé, je ne suis pas à l’aise lorsqu’il il y a une part de liberté trop grande. J’ai découvert le sujet un soir et la seconde nuit, je me suis réveillée et j’ai écrit cette poésie qui m’a permis de recevoir le prix « Coup de Cœur du Jury ».

 Ecris tu beaucoup de poèmes ? Combien par an ?  J’ai beaucoup écrit de nouvelles, des poèmes. Pour cela, il me faut de grands moments de solitude pour me mettre dans de bonnes conditions d’écriture. Même si je suis très occupée avec ma famille et mes occupations diverses, le besoin d’écrire est toujours très présent.

 As-tu des thèmes de prédilection ? Peut-être le voyage et plus particulièrement, le chemin. Mes amis me disent que dans mes poèmes, ils retrouvent des thèmes liés aux paysages, la route, la marche, le désert très propice à la méditation.

Est-ce que tu as un ou plusieurs recueils de tes poèmes ? Sont-ils publiés, ou, penses tu les publier ? Il y a quelques années, j’ai écrit des livres. J’ai été sélectionnée en deuxième lecture chez Albin Michel, mais, ils n’ont pas donné suite.

 Quels conseils donneraient à nos lecteurs pour se lancer dans la poésie ? D’abord, lire beaucoup de poèmes, de livres. A titre d’exemple, des auteurs comme Maupassant, le style est clair et simple. Il faut privilégier des moments de solitude et de contemplation et laisser les choses se faire. Il est nécessaire d’échanger ses écrits avec d’autres personnes. Pour cette raison, les Ateliers d’écriture constituent un excellent exercice de pratique littéraire qui permettent de s’améliorer et s’ouvrir à d’autres formes d’inspirations par le partage. Pourquoi pas un projet d’atelier combiné écriture et peinture sur un thème commun dans un endroit propice à l’expression artistique et littéraire ? Ce projet est tout à fait réalisable au sein de l’ATSCAF.

Les pieds sur terre...

Martine TARTU

 Avoir

Les pieds sur terre, marcher sur la terre brune et respirer l'humus dans le tronc creux d'un chêne

Après une averse d'eau drue,

Marcher, courir et sentir les cailloux des chemins

Les grains de sable des plages de l'enfance

Après le bain et les tartines de confiture de mures

Le sable entre les doigts

qui coule

Marcher, s'élancer l'un vers l'autre en haletant, en espérant une atteinte improbable

Une étreinte absente

Mais marcher encore

Les pieds nus sur la terre argileuse de l'Arrée

Sur la terre poussiéreuse des sentiers aux bruyères fines

La terre légère des landes et des ajoncs phosphorescents

Courir avec les Elfes

Les Korrigans

Et puis, et puis

Par un petit matin, un clair petit matin de juin au ciel irisé de vapeurs opaques

Arrêter la course improbable

Se hausser, enfin, sur la pointe des pieds, sur la pointe de ses pieds nus

Et s'élancer

Prendre lentement mais sûrement son

Envol, partir loin, loin

Partir la tête dans les étoiles, partir sans se retourner

Libre

Fabuleusement libre

Et devenir

Devenir à tout jamais

Poète...